Comme ils l’avaient déjà fait l’an passé, les festivaliers ont rendu leur verdict pour la deuxième édition du festival de tatouage de ChaudesAigues. En remplissant un questionnaire de satisfaction, pris très au sérieux par les organisateurs qui planchent déjà sur la troisième… en tenant compte des remarques, bonnes ou mauvaises. « Avec cette enquête de satisfaction, on veut avoir un retour objectif, hors affect, confirme Stéphane Chaudesaigues. C’est encore un bébé festival et on a des choses à améliorer. Comme, par exemple, trouver un deuxième lieu pour délester le gymnase ou encore développer la programmationmusicale ». Sur les 6.500 festivaliers présents cette année, tout juste 4 % ont répondu à cette enquête. Suffisant pour rendre compte d’un sentiment global ? En tout cas, les réponses du panel de ces 242 visiteurs ont été scrutées à la loupe. Le festival, bien parti déjà pour répondre aux attentes de Stéphane Chaudesaigues (montrer que, non, les tatoués ne sont pas des sauvages prompts à la bagarre et que, oui, rassembler tout ce petit monde peut en entraîner d’autres qui dépenseront de l’argent sur un village qui, du coup, gagnera aussi en notoriété), compte bien combler celles du public. Pour peu qu’il les manifeste.« On s’est loupé sur la bouffe, reconnaît Stéphane Chaudesaigues. On avait pris quelqu’un de l’extérieur et visiblement, les gens n’ont pas apprécié. C’est le gros point noir de cette année. Mais ce n’est pas le seul. Le gymnase est devenu trop petit pour accueillir tout le monde. Il y a fait très chaud et c’était désagréable pour les professionnels comme pour le public. Mais installer un système de clim est très onéreux… » Des bémols qui n’entament en rien la réussite du festival et negâchent pas non plus l’impression positive exprimée par 95 %des sondés.« Les animations au coeur dufestival sont appréciées, se féliciteStéphane Chaudesaigues.L’avenir du festival va se jouerdans ce développement de laprogrammation. Il faut qu’oninvestisse plus les rues, qu’onmette en place d’autres manifestationsdurant ce festival. Là,c’est vraiment le 2e round. L’andernier, on a été affaibli par leproblème sur la couleur : on aperdu deux mois dessus, qu’onn’a pas pu consacrer au festival.Aujourd’hui, c’est réglé. » Dequoi envisager l’avenir avecd’autant plus de sérénité que76 % des sondés envisagent derevenir l’année prochaine et96 % d’entre eux comptent bienle recommander à leurs proches.
Le portrait-robot du festivalierrisque bien, sinon d’en surprendreplus d’un, du moins de donnerun bon coup de pied aux préjugés.Ce que ne renierait pasd’ailleurs le créateur du festival.
Femme (54 %), tatoué (80 %),venu pour la première fois cette année (72 %) parce qu’il en a entendu parler (26 %) ou l’a découvert via les réseaux sociaux (20 %), le festivalier vient en couple ( 46 % ) , entre amis (26 %), en famille (18 %). Et quand il se déplace, il reste carrément sur tout le weekend (38 %) : faut dire qu’il découvre bien souvent ce mondelà (55 % n‘ont jamais participé à un événement autour du tatouage). Alors, il en profite d’autant qu’il vient de loin (47 % habitent à plus de 200 km) et qu’il a programmé son déplacement (30 % depuis la première édition, 40 % dans les moins précédant le rendezvous). Comme il reste sur place, il en profite aussi pour faire tourner l’économie locale : 54 % dorment à l’hôtel ou dans un camping. Enfin, Hannah Aitchison, Shane O’Neill et Joe Capobianco, ça parle au festivalier : ce sont les trois tatoueurs les plus attendus. Logique car ce sont aussi les plus présents dans les émissions télévisées liées au tatouage… ou à la téléréalité. Trois noms parmi d’autres qui composent un plateau de tatoueurs de qualité : très bonne (35 %), bonne (31 %), voire même exceptionnelle (27 %). Une qualité qui n’a pas forcément profité au public : seulement 15 % des sondés sont repartis avec une de leurs oeuvres gravée à tout jamais. Certains auraient bien voulu (24 %) mais faute de place, sont repartis sans tatoo made in Cantal.
Sondés sur l’organisation générale de l’événement, les festivaliers répondent là aussi par la positive.
Des petits détails pratiques mais qui font parfois toute la différence lorsque l’on arrive sur un tel événement : une signalétique suffisante et claire (71 %) et une bonne (42 %), voire très bonne (40 %) organisation des parkings. Autres bons points : l’organisation des navettes (bien à 45 %, très bien à 37 %), un service de sécurité qui fait bien son travail (55 %) ou très bien (41 %) et une billetterie mieux gérée que l’an passé pour éviter les temps d’attente appréciée à 94 %. L’organisation, déjà saluée pour la première édition, se confirme. Là où le bât blesse un peu, c’est lorsque le ventre crie famine. Le rapport qualité/prix de la nourriture au sein du festival ? Entre moyen et très mauvais pour un tiers de sondés qui apprécieraient certes de pouvoir déjeuner sur le pouce (hamburgers, hotdogs et sandwichs) mais surtout de la cuisine française (17 %). Le prix des boissons sur place ? Trop cher pour 23 % des sondés. Qu’importe finalement puisque le village pèse aussi dans la balance : le rapport qualité/prix de la restauration en ville est jugé bon (42 %), voire très bon (18 %). Quant à l’accueil des habitants, il est unanimement salué : très bien à 52 %, bien à 44 %. L’argent, nerf de la guerre, toujours : le prix d’entrée est pour sa part jugé normal pour deux tiers des sondés, qui apprécieraient un jour de plus. Ils seront entendus dès l’année prochaine : le rendezvous s’étalera sur trois jours.
Animations.
Concerts et spectacles sont appréciés des festivaliers. 65 % d’entre eux jugent bien, voire très bien les concerts avec une nette préférence pour Lady Pirate & ses Dollies (43 %). Rock et hard rock cumulent 44 % des attentes musicales pour l’année prochaine. Art de rue (32 %), show burlesque (28 %) et magie (14 %) sont également souhaités pour 2015.
Concours.
87 % ont une bonne, voire très bonne opinion des concours de tatouage. Le jugement est un peu plus plus sévère sur le concours de pin-up : moyen voire mauvais pour 26 %.
Monsieur Loyal.
Chargé de l’animation depuis la première, Pascal Tourain, tatoué de la tête aux pieds, voit sa prestation plébiscitée par 90 % des sondés. Pas de doute : il est indissociable du rendez-vous.
Par Séverine Perrier - La Monatgne