Chaudes-Aigues Le village se prépare au débarquement.

Le village se prépare au débarquement.

 

Au printemps dernier, Cécile Chaudesaigues est dans le sud. Elle fait ses courses dans un super marché. À la caisse, un couple, qui a remarqué ses bras tatoués, se risque enfin à lui dire : « Vous devriez venir au village en juillet. On fait un festival de tatouage. » Le village en question, c’est Chaudesaigues. Ce que ce couple cantalien ignore, c’est que Cécile est l’épouse de l’organisateur. Ce dont elle se rend compte, elle, c’est que les Caldaguès se sont déjà approprié la manifestation !

Plus un seul lit
 de disponible 
pas de doute, et c’est déjà̀ un succès, le rendez-vous semble faire l’unanimité́ auprès des autochtones. Tous dans l’attente de cette première. Une impatience matinée d’une petite inquiétude bien légitime chez les commerçants, la même question aux lèvres : combien seront ils ?

Oui, combien seront ils à débarquer dès vendredi soir dans la petite cité thermal? Dans les hôtels, gîtes et camping  qui affichent tous complet depuis belle lurette pas un jour ne passe sans que le téléphone n’égrène son sempiternel : “Il vous reste des chambres pour le week­end du 6 ?”« On a 32 chambres, toutes réservées pour les tatoueurs mais on aurait pu en louer beaucoup plus, confirme Nathalie Bouygues, la directrice du Casino. Tous les jours, on répond à des mails pour refuser du monde. » Idem à l’hôtel Beauséjour où Bernard Gémarin a seulement gardé quelques chambres sous le coude pour ses clients habituels, au cas où. « Je reçois beaucoup d’appels tous les jours. Pas plus tard que ce matin d’ailleurs. Maintenant, on dirige les gens vers Saint­ Flour, Laguiole, Garabit. » Voire même à Lanau ou à Fournels, affirme­t­on à l’office de tourisme.

Entre stocks en hausse 
et solutions de repli.


Mais les hôteliers sont bien les seuls à pouvoir répondre avec autant d’assurance. C’est loin d’être le cas chez les autres commerçants. À commencer par le grossiste en vins qui doit déjà̀ faire face aux commandes des associations locales. « Il y a pas mal d’associations qui vont tenir une buvette pendant le week­end, explique André Baillot. Il faut gérer sans trop savoir. On part un peu dans l’inconnu. On compte à peu près 2.000 canettes de jus de fruits et de sodas par association. Après, s’il y a besoin pendant le week­ end, j’aurai de quoi fournir. Ce qui tombe bien, c’est que la manifestation ait lieu début juillet. Au pire, je pourrai stocker ce que j’ai commandé et l’écouler pendant l’été́. »

Restaurants et bars sont dans les mêmes starting-blocks.

« On va essayer de faire de la restauration en continu, de midi à 23 heures, poursuit la directrice du Casino. Et voir à ne pas proposer la même chose que tout le monde. » « Je viens de faire un petit débrief avec le personnel, confie Bernard Gémarin. On va garder notre gros menu et faire un menu spécial festival. Je prévois aussi de faire des sandwichs, des frites et des merguez sur la terrasse. » Dans son pub, Michèle Batifol est d’ailleurs en pleine commande. « On prépare un stock particulier, surtout en bière et whisky. D’habitude, début juillet, il n’y a pas grand monde. Là, par exemple, au lieu de commander trois fûts de bière, je vais en commander 50. Après, on a toujours des solutions de repli. Et, côté́ personnel, on va aussi augmenter l’effectif. »

Un mug spécial
 pour le festival 
Le buraliste a lui aussi revu ses commandes à la hausse, « un peu plus d’une centaine de cartouches supplémentaires et aussi des cigarettes électroniques. » Petit stock supplémentaire chez celui-ci : 300 mugs spéciaux, à l’effigie du festival, sortent tout juste des cartons. Même la banque locale se prépare au débarquement. « On est un des seuls distributeurs sur le bourg et on nous annonce entre 3.000 et 10.000 personnes. Alors bien sûr qu’on prévoit de charger le distributeur largement plus que d’habitude. Et on prépare aussi de grosses commandes de monnaie pour les commerçants. »

Finalement, c’est chez le boucher et le boulanger que l’inconnu reste le plus difficile à gérer, denrées périssables oblige. « On prévoit un peu plus que d’habitude en grillades et saucisses, en jambon aussi. Mais on ne sait pas du tout combien il y aura de personnes. Alors, après, si ça me reste sur les bras... Et s’il y a vraiment besoin, je peux toujours appeler quelqu’un pour me dépanner sur Saint-Flour. »

Et c’est quasiment le même son de cloche à la boulangerie de La Source du Par. « On se prépare... vaguement. Personne ne sait vraiment en fait. On a une petite chambre froide donc on va la remplir à fond. Et mon mari sera là toute la journée, sur place, au cas où... On va aussi faire des sandwichs et des pizzas. Pour l’instant, on est seulement sûr de la commande des hôteliers. Mais on va essayer de produire au maximum : si on veut retenir les gens ici, il faut bien leur donner à boire et à manger. »

Si l’incertitude quant au déferlement sur Chaudes-Aigues reste de mise, une chose est sûre : chaque commerçant est ravi de cette carte  économique  à jouer.
 

 

Défilés, spectacles et concerts durant deux jours.

 

Le festival sera officiellement inauguré samedi, à 11 h 30. Deux jours durant, 140 tatoueurs seront présents sur les stands tandis que spectacles et concerts animeront la cité.

Samedi. Concours de tatouages : défilés à 15h30 et 19 heures, remise des prix à 20 heures. Concerts (place de la mairie) : Rock Cover Band à 11 heures ; Lady Pirate & ses dollies à 14 heures ; The Atelier, à 21 heures ; DJ Dirty Law et Randy Excess à 23 heures. Spectacles : show burlesque Whispers and shadows à 13 heures ; show burlesque du Boudoir froufrou à 14 heures ; Mimi Lemeaux et Evie Lovelle à 20 h 30 ; Pascal Tourain à 22 heures ; Satomi à minuit ; Glam Freak Show à 1 heure. Festival off : concerts de Nono & le corse (à 14 heures), Heming Wave (à 16 heures), Wine’N’Spirits (à 18 heures).

Dimanche. Concours : défilés à 16 heures et 19 heures, remise des prix à 20 heures. Spectacle (place de la mairie) : show polynésien à 14 heures. Concerts (place de la mairie) : Lady Pirate & ses dollies à 12h30; The Outchies à 17 h 30 ; Immigrants à 20h30; The Atelier à 22h30; DJ Live à 1 heure. Festival off : concerts de The Callypiges band (à 14 heures), The Hairy men (à 16 heures), The Oddments (à 18 heures).

Pratique. Durant tout le week- end : espace dédié́ aux enfants avec des activités variées. Parkings à l’extérieur de la ville : des navettes relieront régulièrement le site du festival. Entrée : 15 € pour une journée ; 20 € pour le week-end.

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