Tatoueur de quartier, Henrik ne le reste pas longtemps. Ses créations japonaises attirent l’œil d’une clientèle d’amateurs en devenir dans cette France qui découvre enfin le tatouage. Les connaisseurs se déplacent du côté de la Garonne pour s’offrir les services d’un artiste dont le niveau ne cesse d’augmenter. Bosseur, Henrik parvient assez vite à développer son propre style, en couleurs comme en noir et gris, entre esthétique manga et ultra-réalisme.
C’est à quelques mètres du Capitole qu’Henrik a installé son deuxième studio, Henrik Tattoo, dans la ville qui l’a vu grandir. Depuis 1997, il y suit son bonhomme de chemin, tatouant avec grâce dans ses styles de prédilection, le réalisme et le japonais, une clientèle toujours plus fournie. Ce pionnier, qui a commencé sa carrière il y a une quinzaine d’années à tout juste 20 ans, sera de l’aventure du Festival International du Tatouage de Chaudes-Aigues, les 5, 6 et 7 juillet prochains.
A l’époque, et contrairement à aujourd’hui, la ville ne recèle pas de salons de tatouage et l’aventure paraît risquée. Avec sa femme, Thi-Vilay, qui continue d’administrer aujourd’hui son shop, ils se sont lancés dans ce projet sans arrière-pensée. Henrik se forme en autodidacte, fabrique ses propres outils, rencontre tous les tatoueurs qu’il peut pour apprendre de leur expérience. Il glâne les informations, réussit à approcher Filip Leu avec qui il partage une passion pour le tatouage japonais. Et c’est parti.
Henrik se spécialise donc dans le Japonais, avec dès le départ l’idée de travailler sur des créations, de ne pas tomber dans le tatouage commercial. Le pari payera à la longue. Car en plein boom tribal, la demande n’afflue pas tout de suite. Tatoueur de quartier, Henrik assoit tranquillement sa réputation, les clients sont satisfaits et le bouche-à-oreille commence à fonctionner. Suffisamment du moins pour qu’Henrik puisse changer de local. Le trois mètres sur quatre laisse place à un shop plus spacieux (100 mètres carrés) où Henrik s’installe en 1997. Il y fonde Henrik Tattoo.
Il travaille dur. Lui, l’autodidacte, essaie aussi de faciliter la vie de ceux qui, comme lui en son temps, essaient de se lancer. C’est comme ça que Richard, son premier apprenti, a trouvé chez Henrik un formateur attentif, capable de lui donner sa chance lorsqu’il voulait quitter la maintenance informatique. La marque aussi d’un changement. Après dix ans de travail solitaire et une demande croissante, Henrik avait envie d’autre chose. Il choisit les tatoueurs qui l’entourent pour leur univers, cherchant à créer les conditions d’un enrichissement mutuel. Romain, arrivé il y a trois ans, cherchait un stage de trois mois. Il est resté, a appris le métier aux côtés de son mentor, tout comme Alex, ancien peintre en bâtiment débarqué de Saint-Brieuc spécialiste du noir et gris qui a su apprécier la bonne ambiance de ce studio de haut niveau.
Henrik Tattoo n’est pas un studio privé et n’a pas vocation à le devenir. Si l’artiste choisit ses projets pour s’investir pleinement dans ceux qui le motivent et ne propose que des créations à ses clients, l’idée n’est pas de créer un lieu clos destiné exclusivement aux amateurs riches. Des prix raisonnables et une vraie chaleur humaine préservent de toute façon le shop de ce genre de dérive.
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