La longue enquête sur Tin-Tin publiée en avril 2021 sur le site des Inrocks peut contribuer à faire évoluer les mentalités chez les professionnel·les du tatouage autant que chez leurs client·es. Partenaire du Festival du Tatouage de Chaudes-Aigues, l’association Tatouage & Partage a mis à jour sa charte déontologique.
Le 6 avril 2021, le tonnerre gronde sur le monde du tatouage français. Cheek, organe des Inrockuptibles, publie un article-fleuve signé d’une journaliste indépendante, Floriane Valdayron. Son titre : « Cyberharcèlement, menaces, agression, exhibition sexuelle, séquestration : la face cachée de “Tin-Tin, roi des tatoueurs” ».
Paragraphe après paragraphe, Floriane Valdayron dresse un portrait accablant : celui du tatoueur parisien connu sous le pseudonyme du personnage à houppette inventé par Hergé. L’enquête conduite par la journaliste fait la lumière sur un homme porté au pinacle par les médias (52 apparitions recensées sur la seule année 2018, d’après l’article) en dépit de comportements couvrant de nombreuses nuances de violence ; verbale comme physique.
Cette dénonciation d’une des figures tutélaires du tattoo à la française poursuit un mouvement impulsé en 2019 par le compte Instagram Paye ton tattoo artist ; le compte Balance ton tatoueur lui emboitera le pas un an plus tard. Leur dénominateur commun ? Offrir la parole aux victimes d’abus ou de discrimination lors de session de tatouage, et mettre « fin à l’omerta ».
Association fondée et présidée par Stéphane Chaudesaigues, Tatouage & Partage s’inscrit entièrement et sans condition aux côtés de cette dynamique salutaire, et apporte tout son soutien aux victimes de tels agissements. Pour en manifester la preuve, l’association a mis à jour sa charte de déontologie en y ajoutant un huitième et dernier article. Il dit :
« Le tatoueur ou la tatoueuse doit s’assurer du bien-être de ses client·es avant, pendant, et après les séances. Il ou elle doit notamment respecter le consentement, l’intimité et la sensibilité de celleux qu'il ou elle prend en charge. Une attention particulière doit être portée sur la nudité, et sur les singularités de chaque individu. La publication de photos doit se faire d'un commun accord entre le ou la professionnel·le et ses client·es. »
Illustration : Mondial du Tatouage