Problème – et pas des moindres : les 400 000 € débloqués par Laurent Wauquiez iront intégralement à un poids lourds du divertissement… américain. Une décision que déplorent plusieurs acteurs régionaux, Cantal Ink inclus.
L’événement que la Région Auvergne-Rhône-Alpes a choisi de soutenir à hauteur de près d’un demi-million d’euros, c’est Tomorrowland. Festival de musique électro organisé tour à tour sur le sol états-unien, brésilien et belge, il s’invite pour une édition hivernale au mois de février 2019 à l’Alpe-d’Huez, la station de sports d’hiver du département de l’Isère.
En protestation à cette décision, une cinquantaine de professionnels de la culture de la région ont cosigné une tribune parue sur le site internet du Petit Bulletin. Baptisée Lettre ouverte aux élus du conseil régional Auvergne-Rhône-Alpes et consultée plus de 110 000 fois, elle dénonce "une décision politique". On peut y lire :
Face aux difficultés rencontrées par un nombre croissant de structures de notre secteur depuis quelques années, nous sommes stupéfaits par cette annonce. Nombre d’équipes ont en effet vu diminuer voire disparaître leurs financements régionaux (essentiellement via la suppression des financements liés aux contrats de développement durable Rhône-Alpes), impactant leur activité, lorsque cela ne l’a pas stoppé net. Les conséquences économiques et culturelles sont lourdes, mais la Région n’a jusqu’alors pas réagi aux conséquences de ses décisions.
Pour les 134 professionnels permanents et milliers d’intermittents représentés par la tribune, la communication autour de la préférence régionale fleurit "partout sur nos territoires". Pourtant, ils ont un goût amer en bouche : "l’impression que le conseil régional, à travers cette nouvelle annonce, oublie ou écarte ses acteurs culturels régionaux". Les signataires de la tribune y multiplient les questions. Parmi elles : quels sont les critères justifiant le montant de l’intervention régionale ? Une étude d’impact d’une telle manifestation vis-à-vis des festivals et établissements régionaux déjà existants à ce jour a-t-elle été menée ? L’impact environnemental sur l’espace naturel de l’Alpe d’Huez est-il mesuré ?