"Le week-end dernier, Chaudes-Aigues aurait pu vibrer au rythme des dermographes, avec le Cantal Ink. Mais, après leur édition la plus réussie, les organisateurs annonçaient une pause. Qui va durer". Ainsi commence l’article mis en ligne le 10 juillet 2018 sur le site du journal régional La Montagne, entre résignation et acceptation.
"Des conventions, ou salons du tatouage, il y en a maintenant partout", poursuit le journal. Avant d’ajouter "et bientôt à Aurillac", commune à une centaine de kilomètres de Chaudes-Aigues. "Partout sauf à Chaudes-Aigues, où le Cantal Ink, précurseur en la matière, avait pourtant pour sa 5ème édition charrié plus de 10 000 spectateurs dans le sillage des meilleurs spécialistes mondiaux".
La Montagne nous propose un flashback douze mois plus tôt. "Il y a un an, les organisateurs, le couple Chaudesaigues, annonçait une pause, lassés du « manque de soutien » des collectivités". Citée par le journal, Cécile Chaudesaigues déclare : "Et on ne parlait pas que d’argent, même si ça compte ! Les collectivités auraient pu nous faire profiter de leurs réseaux, pour avoir une scène, pour faciliter la communication…" Au final, rien de tout cela.
C’est ensuite Stéphane Chaudesaigues qui prend la parole. Le fondateur de la rencontre révèle que "beaucoup de gens projetaient de venir quand même à Chaudes-Aigues le premier week-end de juillet, pour montrer leur soutien. Beaucoup de tatoueurs aussi. On a mis le holà, pour ne pas jeter de l’huile sur le feu". Stéphane Chaudesaigues fait un clin d’œil à la convention partenaire du Cantal Ink, le Corsair Tattoo Ink : "On a fait avancer d’une semaine le salon du tatouage de Saint-Malo, pour être sûr que personne ne viendrait ici".
La conséquence de ce discours ambigu ? "Des relations très froides avec la municipalité" relevées par le quotidien, qui interroge Stéphane Chaudesaigues sur la suite de la rencontre. "Je ne peux pas me résoudre à organiser le Festival ailleurs", admet l’intéressé. "Donc je pense qu’il est plus sage d’attendre la fin de ce mandat. Après, on verra ce qu’il se passera, et si on relance l’événement".
Alors que le Cantal Ink semble prêt à figurer parmi les thèmes principaux des prochaines municipales (fixées à 2020), le maire a répliqué. "Je n’ai jamais dit que je ne voulais pas du Festival du Tatouage", s’est justifié René Molines devant La Montagne. L’élu se défend en expliquant que "le tourisme, comme l’économie, ce ne sont pas les compétences de la commune, mais celles de l’intercommunalité. Mais quand on veut noyer son chien, on l’accuse d’avoir la rage…" Un adage jugé bien mal à propos par Stéphane Chaudesaigues, qui s’est accordé sur son blog un cinglant droit de réponse…
@Photos : Jérôme Mauraisin