NIKKO HURTADO DE LOS ANGELES À CHAUDES-AIGUES
Mercredi, 13 Mars 2013
Reflet de la jeune génération, installé en Californie, Nikko a su s’imposer par sa gentillesse et son humilité.
Sa spécialité ?
Le portrait réaliste couleur.
Une palette empruntée aux plus grands peintres et une maîtrise déconcertante de la couleur.
Nikko peint avec les aiguilles, nous nous écartons de plus en plus du tatouage traditionnel, pour découvrir un artiste hors pair.
Ne tardez pas pour prendre rendez- vous il est presque déjà complet pour le Festival du tatouage de Chaudesaigues.
C’est un grand d’à peine trente ans. En dix ans de métier, Nikko Hurtado est parvenu à s’imposer comme l’un des artistes les plus reconnus et les plus respectés du tatouage mondial, sans pour autant perdre son humilité et sa gentillesse. Ce spécialiste du réalisme et du portrait couleurs est devenu l’ambassadeur d’une nouvelle génération de tatoueurs très doués et qui ont su développer leur propre vision du tatouage. Habitué des conventions, enclin à partager son savoir, il nous fait l’honneur de revenir en France les 5, 6 et 7 juillet prochains pour le Festival International du Tatouage de Chaudes-Aigues.
Un univers nourri de pop culture.
Nikko Hurtado est né en 1981 dans la vallée de San Fernando, au cœur de la Californie. Il a 12 ans quand ses parents divorcent, et le jeune Nikko va vivre aux côtés de sa mère. Dans son entourage, les tatouages ne manquent pas : son oncle et son grand-père arborent en effet des pièces qu’ils ont eux-mêmes réalisées et qui marquent l’esprit du futur tatoueur. Mais pour l’heure, son inclination se tourne plutôt du côté des comics, du cinéma et de la télévision. Ils sont sa source d’inspiration : à l’école, Nikko dessine et redessine encore les personnages des Simpsons, Bart en tête, et offre ses réalisations aux jolies filles de sa classe pour attirer leur attention. Le dessin lui plaît : au collège, il s’inscrit à des cours d’art plastique et suit en parallèle des séminaires au Centre d’Art de Pasadena, toujours en Californie. Son trait s’améliore, sa technique aussi. Mais pour Nikko, la fin de l’école approche. Pour gagner sa vie, il commence à travailler sur les chantiers. Cette période durera deux ans de sa vie.
Le tatoueur du réel.
Jusqu’en 2000, pour être tout à fait précis, lorsqu’un de ses amis lui annonce l’ouverture imminente de son studio de tatouage. Il se souvient alors des dessins de Nikko et lui propose de rejoindre l’aventure. Nikko hésite : à 21 ans, il n’a jamais tatoué de sa vie ! Pourtant, c’est depuis le petit studio d’Apple Valley que le jeune homme va commencer sa formidable ascension. La pop culture le hante, il veut se spécialiser dans le réalisme et le portrait. Mais la technique est exigeante et la main de Nikko pas encore sûre d’elle. Il travaille d’arrache-pied, et cela paie. C’est à travers ses réinterprétations des personnages du cinéma, des comics et de la télévision qu’il assiéra sa réputation. C’est que, très vite, Nikko Hurtado va parvenir à développer son propre style, reconnaissable immédiatement. Les personnages de cinéma qu’il encre sont habités d’un souffle qui ressemble à la vie. Nikko parvient à retranscrire le mouvement de l’écran noir sur la peau de ses clients. Les tatouages de Nikko Hurtado sont ainsi comparés, à raison, à de la peinture en mouvement. Son secret tient à l’impressionnante palette de couleurs qu’il a su développer pour créer des textures uniques, qu’il fait varier selon l’inspiration, et à ses jeux d’ombre rarement (jamais ?) vus auparavant et qui font de ses tattoos de véritables captures du réel. Pour autant, Nikko ne se contente pas de reproduire ce qu’il voit ; il le réinterprète avec la force et l’inventivité d’un artiste d’exception.
Est au rendez-vous : en deux ou trois ans, Nikko Hurtado se fait un nom. Le studio d’Apple Valley est prix d’assaut. Nikko commence à se rendre comme invité aux conventions de tatouage américaines, où ses réalisations sont régulièrement distinguées par une avalanche de prix. Bientôt, Nikko s’affiche en une des magazines de tatouage, aux Etats-Unis et en Europe.
Sa popularité le pousse à ouvrir son propre studio en 2010. Il installe le Black Anchor Collective à Hesperia, sur la route séparant Los Angeles de Las Vegas, comme un concentré de cinématographie américaine. Il y fait la part belle au talent et aux guests. En plus des permanents (dont le grand Carlos Torres), Nikko invite Alex Garcia, Carlos Rojas ou Joe Capobianco à tatouer dans son salon, transformé en véritable lieu d’art : les peintures de tatoueurs reconnus s’y affichent fièrement, dans une ambiance décontractée et enthousiaste.
Nikko Hurtado et David Coste.
Transmettre son savoir.
Plutôt que de jouir jalousement de son succès, Nikko a ainsi décidé de mettre son savoir-faire au service des autres. Il a publié plusieurs DVD, dont « Tatouer des portraits avec Nikko Hurtado », qui explore et donne à voir sa technique unique, étape par étape. Destiné aux jeunes tatoueurs et à tous ceux qui chercheraient à découvrir les secrets d’un maître du tatouage, le DVD est en vente sur son site. Toujours disposé à participer aux projets de ses pairs, il s’est aussi engagé, de l’autre côté de l’Atlantique, dans l’aventure Tatouage et Partage, initiée par le tatoueur réaliste français, son ami Stéphane Chaudesaigues. Il a ainsi dispensé plusieurs séminaires en France à destination des tatoueurs, et n’hésite pas à venir faire des guests à La Bête Humaine, l’atelier parisien de Stéphane.
Nikko Hurtado sera donc également présent au grand rendez-vous français de l’année 2013, le Festival International du Tatouage de Chaudes-Aigues, les 5, 6 et 7 juillet prochains en compagnie d’autres artistes de renom (Bob Tyrrell, Boris, Joe Capobianco, Jeff Gogue, Shane O’Neill, Alex de Pase, etc.). L’occasion pour tous de repartir de la convention avec un tatouage exceptionnel de Nikko Hurtado, à condition de réserver sur le site de l’événement : les créneaux sont presque tous déjà pris.
