L’ambiance est à l’euphorie dans l’équipe du Cantal Ink – une joie teintée d’un profond respect. Pour la première fois de son histoire, le Festival International du Tatouage de Chaudes-Aigues s’apprête à accueillir un véritable maître du tatouage japonais. Son nom ? Honda Tsuyoshi. Derrière lui : vingt-cinq années de tattoo, d’histoire nippone… et de contact avec les yakuzas. Portrait.
Voilà près d’un quart de siècle qu’Honda Tsuyoshi tatoue. Au cours des cinq premières années de sa carrière, l’artiste nippon encrait avec des machines – jusqu’à ce qu’il suive l’enseignement qui allait changer sa vie.
Figure tutélaire contemporaine de l’irezumi, Honda Tsuyoshi travaille exclusivement à la main depuis plus de deux décennies, perpétuant ainsi une technique pratiquée de façon séculaire sur l’archipel. Interrogé sur le sujet, le maître observe une différence fondamentale entre l’irezumi et le tatouage artistique. Pour lui, le style qu’il pratique s’apparente à une sculpture. Réalisée entièrement à la main, elle obéit à des codes d’une extrême précision, quitte à se démarquer de l’esthétique moderne du tatouage.
Entre la société japonaise et le tatouage, la relation est aussi trouble que passionnelle. Assimilé au crime organisé par le gouvernement, le tatouage s’est même vu un tant bannir par ce dernier. À l’instar des premiers tatoués de France – anciens prisonniers et prostituées en pole position –, ceux qui osaient arborer un tattoo sur l’archipel étaient exclus de la « bonne » société.
Honda Tsuyoshi ne parle pas la langue française, mais sera accompagné tout au long de son séjour par son apprenti, le français David Raspoutine. Si vous souhaitez avoir le privilège de passer entre les mains expertes du maître, l’équipe du Festival du Tatouage vous encourage à vous rapprocher de son élève.