Nous vous en informions au mois de septembre 2017 : le Cantal Ink 2018 n’aura pas lieu. Plus de six mois après l’annonce, la réaction des élus se fait encore attendre : ceux qui, hier, chantaient les louanges de l’événement, se sont depuis enfermés dans un incompréhensible mutisme. Le cri d’alarme de notre équipe.
Il y a quelques semaines, un ami du Cantal Ink nous envoyait cette photo, prise lors du dernier Festival du Tatouage en 2017.
Sur l’une des places principales du petit village de Chaudes-Aigues s’est réunie une foule compacte de grands et de petits venus assister à un double événement. Le premier : une rencontre tatouage qui a délaissé les codes de la convention au profit de ceux du festival, fort de concerts et d’animations en tous genres. Le deuxième : le Cantal Wheels, un événement dans l’événement porté par Nicolas Pigeyre et le regretté Nicolas Prockl, faisant la part belle aux deux-roues.
Au final, ce sont quelques 14 000 personnes qui sont venues non seulement de l’Auvergne, mais aussi de toute la France et d’en dehors de ses frontières, pour participer à la 5ème édition de notre événement. Un exploit pour un village de moins de 1 000 âmes à l’année longue, et dont certains élus locaux se sont réjouis année après année.
Des mois après notre annonce au sujet du Cantal Ink 2018 et, pis encore, des années après la tenue du tout premier Festival du Tatouage, le constat est là : le manque de réactions de la classe politique est total, à commencer par la région Auvergne-Rhône-Alpes. Le territoire présidé par Laurent Wauquiez ne nous a jamais reconnus comme éligible aux subventions – un profond paradoxe souligné édition après édition, alors que d’autres événements de la région ont reçu de plusieurs dizaines de milliers d’euros à plus d’un million d’aide.
À échelle plus réduite mais tout aussi concerné, le département du Cantal n’a, pour sa part, montré qu’un soutien modeste à travers une subvention malheureusement insuffisante et ce, en dépit de répercussions médiatiques et économiques fortes. En la matière, "laissons les tatoueurs se débrouiller" semble être devenu la devise. Notre ultime regret touche au maire du village, M. René Molines. La personnalité qui, par sa fonction et par son devoir envers ses électeurs, devrait le plus se soucier du devenir de l’événement, ne semble guère s’inquiéter de l’essoufflement d’une rencontre pourtant plébiscitée par les habitants.
Pour l’équipe du Cantal Ink, toujours et plus que jamais muée par l’envie de célébrer l’Auvergne, la ruralité et la campagne française autant que le tatouage, l’heure est aux questions. Quel est véritablement le rôle d’un élu ? De quelle façon doit-il s’investir pour sa région, son département, son village ? Comment gère-t-il son mandat et que penser des beaux discours qui se substituent aux actions concrètes ? Où passent les fonds publics dédiés aux subventions ? Un évènement qui ramène notoriété et pérennité économique ne mérite-t-il pas d’être soutenu, particulièrement à un moment où nos petits villages sont abandonnés et où les déserts médicaux, les commerces qui ferment et les services publics diminués se multiplient ? En quelques mots comme en mille : le Cantal Ink est-il condamné à s’éteindre, faute de soutien ?