Pour le vendredi 4 juillet, l’équipe du Cantal In’k avait préparé à ses tatoueurs et à ses VIP exclusivement, une journée de détente et de convivialité au cœur des paysages cantalous. Le lendemain samedi 5 juillet, pour le lancement officiel de l’événement, les festivaliers avaient pu se familiariser avec tous les stands et artistes présents. Il ne manquait plus que le dimanche pour parfaire un week-end déjà bien commencé. Récit.
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Production : © Pierrick Robert / Pounti Prod'
Réalisation : © Pierre-François Loiseau - Roméo Ichard / Pounti Prod'
Comme la veille, les plus matinaux sont déjà regroupés autour de l’entrée officielle du Festival International de Chaudes-Aigues, alors que les 11h n’ont pas encore sonnées. L’équipe, de son côté, s’active depuis plusieurs heures déjà : en fin de matinée, le dimanche au Cantal In’k peut commencer.
Dès l’ouverture, les tatouages reprennent : le concert incessant des dermographes démarre, et ne s’arrêtera dans la salle principale qu’une fois la nuit tombée. Les Laura Juan, Carlos Rojas et autres Hannah Aitchison croisent les stands de Ptit Rock, Inked ou encore Killer Ink. Pas de doute : on est bien à une convention de tatouage – mais une pas ordinaire !
La journée suit son cours et à 14h, au cinéma du village, la conférence organisée par Stéphane Chaudesaigues, instigateur de l’événement, peut démarrer. Au rang des invités : Lukas Zpira, body hacktiviste, Philippe Liotard, sociologue, et Bruno. Bruno qui ? Oh, seulement le premier tatoueur de France…
Accompagné de son épouse, Bruno est venu raconter son histoire – dont les plus fervents amateurs de tattoo connaissent déjà les grandes lignes. Ce monsieur ouvrait le premier salon de tatouage de France dans les années 1960, alors qu’il n’avait qu’une trentaine d’années ; c’était à Pigalle. A l’époque, c’est le scandale : le tattoo est méconnu, marginalisé et réservé à quelques "originaux".
Plus d’un demi-siècle de combats plus tard pour la démocratisation de l’art, Bruno était présent aux côtés de Stéphane Chaudesaigues, l’un de ses premiers fans – ce dernier n’a que 15 ans lorsqu’il vient zieuter sur Bruno dans sa boutique !
Dehors, le tonnerre gronde : s’il a épargné Chaudes-Aigues la veille, le ciel ne l’entend plus de cette oreille en ce dimanche ! Qu’à cela ne tienne : les festivaliers se réunissent dans les bars de la commune, sous le grand barnum de la place principale, et dans la grande salle de l’événement pour observer leurs tatoueurs favoris à l’ouvrage.
Intempéries obligent, le concours de pin-up a lieu à l’intérieur de la grande salle : les femmes et filles, toutes plus séduisantes les unes que les autres, défilent devant le jury (Dina Von Candy, Steven Chaudesaigues, Seb Royal Tattoo, Evie Lovelle et Mimi Le Meaux scrutent méticuleusement chacune des participantes) et répondent aux quelques questions de Pascal Tourain, notre Monsieur Loyal.
Côté concours, les pin-up laissent la place aux tattoos ; de retour sur la scène principale en même temps que le soleil, les festivaliers assistent aux défilés des tatouages portrait, ensemble noir et gris et ensemble couleur, sans oublier le meilleur du week-end. Ce dernier trophée est raflé par l’Allemand Ralf Nonnweiler, pour son incroyable tatouage de Keith Richards, sur l’avant-bras d’une compatriote. Hannah Aitchison, elle, se voit décerner le prix Cantal In’k, pour l’ensemble de sa carrière.
Loin du débat sur le travail dominical, nos artistes n’auront pas chômé durant ce dimanche à Chaudes-Aigues. Comment ne pas citer le James Hetfield, célèbre chanteur de Metallica, signé Edouard Cop ? Le dragon rouge encré par Kalie Art Tattoo ? Les crânes de Tass Doctor Pepper ou l’incroyable dame aux roses de Laura Juan ?
La nuit est tombée sur le Cantal et Stéphane Chaudesaigues a prononcé son discours, teinté d’émotion et de gratitude. Sur la scène principale, il remercie chaleureusement toutes celles et tous ceux qui ont répondu présent, et les invite à renouveler l’expérience l’année prochaine – pour encore plus de tatoueurs, et encore plus de plaisir.
Le week-end peut se terminer ? C’est sans compter sur nos amis américains Shane O’Neill et Nikko Hurtado : quand le premier poursuit sa Vierge à l’enfant et son Christ depuis le studio Graphicaderme de Chaudes-Aigues, le second parachève son Obi-Wan Kenobi, reproduction ultra-réaliste, dans une salle principale sur le point d’être démontée. Finir sur une telle œuvre : le Festival International du Tatouage 2014 ne pouvait rêver mieux.