Né en 1972 à Zalaegerszeg, en Hongrie, Boris a commencé sa carrière de tatoueur en 1992. Au départ, c’est en amateur qu’il officie, avec du matériel qu’il fabrique comme il le peut ou déniche dans des brocantes. Peu de tatoueurs à l’époque sont installés comme professionnels, et dans la Hongrie post-communiste, il n’y en a quasiment aucun. Pendant deux ans, il tatoue dès qu’il en a l’occasion, trouvant dans les livres d’art et la pratique clandestine l’apprentissage dont il n’a pas bénéficié. En plus de ses études, il occupe un travail à plein temps pour remplir la marmite.
C’est en 1995 qu’il ouvre son premier studio, dans sa ville natale. Il y officiera pendant 17 ans. En 1996, il participe à la Tattoo Expo de Budapest où pour la première fois, il entre en contact avec d’autres artistes. C’est un catalyseur : au cours de l’exposition, il remporte deux prix (Best of Day et Best of Show). Les tatoueurs qu’il rencontre lui font entrevoir de nouvelles possibilités : il apprend à leurs côtés, améliore sa technique. A partir de ce moment-là, Boris va peu à peu s’imposer comme le chef de file d’une génération de tatoueurs issus des pays de l’Est. Et le succès ne se fait pas attendre. L’année suivante, en 1997, Boris ouvre son second studio, à Keszthely, sur les bords du lac Balaton. Il y tatoue l’été. Son apprentissage continue, toujours de manière autonome : il se rend aux conventions de Barcelone, Berlin et Bologne comme spectateur et est très impressionné par le niveau des tatoueurs. S’arrêtant auprès des plus grands artistes, il observe leur méthode de travail, leurs techniques, apprend ainsi au contact des meilleurs. En 1999, il participe pour la première fois en tant qu’invité à la convention de Berlin.
Plus qu’un travail, le tatouage constitue une passion pour Boris. Une passion complétée par l’émergence d’une réflexion profonde sur l’art corporel, laquelle l’a d’ailleurs incité à prendre la vice-présidence de l’Assocation des Tatoueurs Hongrois. Pour Boris, les seules limites qu’un tatoueur doit se fixer sont celles offertes par l’épiderme. Pour lui, chaque œuvre est une pièce artistique, qui revêt la même importance. Elle doit canaliser son inspiration dans un contexte de contrainte où la satisfaction du client prime toujours, et doit sublimer l’imagination du tatoueur. Tatouer revient donc à varier les styles, les approches, pour coller au plus près des envies de ses clients sans pour autant trahir son style. Chaque jour, il cherche à se renouveler, à tatouer de nouveaux motifs, à exprimer de nouvelles idées. Cet éclectisme a été facilité par l’explosion de sa cote de popularité : sa clientèle vient désormais des quatre coins du monde et apporte avec elle ses spécificités culturelles, ses envies, son histoire. Amateur de symbolisme, il ne voit pas le tatouage comme un simple défi esthétique mais comme un art à clé, où le message est au moins aussi important que la réalisation plastique.
Respecté pour son charisme et la qualité de ses réalisations, Boris l’est aussi pour le cœur qu’il met à son ouvrage, préparant ses tatouages comme s’il s’agissait de son propre corps, cherchant à insuffler un souffle artistique à chacune de ses pièces sans sacrifier à la précision.
Eclectique, Boris s’est surtout distingué par la qualité de ses travaux réalistes, à cheval entre la fantasy et l’ultra réalisme, dont il a toujours cherché à repousser les limites.
Ses qualités humaines et la grande beauté de ses productions ont naturellement conduit Boris à occuper une place à part dans le paysage du tatouage mondial. Habitué de la Worldwide Tattoo Conference, qui prévoit des conférences données par les plus grands tatoueurs du monde à destination des professionnels, il s’associe également à des marques de dermographes allemandes (Cheyenne Tattoo Machine) et à des encres américaines (Intenze Products). Et court les conventions du monde pour rencontrer d’autres tatoueurs et pratiquer sa passion. Pour autant, il n’a pas abandonné son cœur de métier et continue de tatoueur tous les jours, dans son nouveau studio de Vienne où il s’est installé en 2012.
Sa présence en France à l’occasion du Cantal in’k the Skin, les 5, 6 et 7 juillet prochains est un événement de très grande ampleur et l’occasion unique pour les visiteurs de se faire tatouer par l’un des monstres sacrés du tatouage mondial.