Et si les 700 millions d’euros alloués par l’Union européenne à la France pour le développement rural s’apprêtaient à connaitre un monumental gâchis ? C’est l’alerte lancée par Europe 1 au mois de janvier 2019, avec un exemple rappelant irrémédiablement le Cantal Ink…
L'incroyable gâchis des 700 millions d'euros d'aides européennes alloués à la France pour le développement rural : c’est le titre choisi par la radio française pour présenter ce qui pourrait constituer l’un des premiers – et colossaux – ratés de la prochaine décennie. On y lit :
"C'est un incroyable gâchis ! Les 700 millions d'euros d'aides européennes pour la France pourraient bientôt partir en fumée. Ces aides ont pour vocation à développer des projets dans les campagnes comme l'installation d'un artisan dans une commune, l'achat de matériel pour des agriculteurs ou des postes d'animateurs dans des centres sociaux, par exemple. Pour cela, l’Europe a alloué 700 millions d'euros à la France, à dépenser entre 2014 et 2020. Sauf qu'à un an de la date butoir, seulement 3 % de cette enveloppe ont été dépensés".
Pour Europe 1, "les grands perdants dans cette histoire […] sont ceux qui ont monté ces projets. Des dossiers pensés, réfléchis, validés à trois niveaux : le département, la région, l'Union européenne. Finalement, ils ne touchent rien. Ce sont parfois des entreprises, ou des associations". Et d’appuyer ses dires avec un exemple aux évocations très Festival du Tatouage :
"En 2017, [Bénédicte Vivion, à La Châtaigneraie, en Vendée] a monté en 2017 un gros festival, qui a fait venir plus de 10 000 personnes dans ce village de moins de 3 000 habitants. L’Europe lui a accordé 30 000 euros, à travers le fond Leader. Aujourd'hui elle les attend toujours, et c'est même devenu un handicap".
"On a dû contracter un premier prêt", témoigne l’intéressée. "Comme la subvention n'avait toujours pas été versée, on a dû en contracter un second. Là on est à plus de 1 200 euros d'intérêts et de frais de dossier. Donc en fait, on devait nous donner 30 000 euros mais notre dette s'alourdit de jour en jour !", fustige-t-elle. "Ces 30 000 euros on les espère tellement, parce qu'on dit à nos fournisseurs [qu’ils vont] être payés. Mais ils ont l'impression qu'on leur ment. En plus, ce sont des entreprises locales que l'on a fait travailler, on les a mises en péril. Donc ce n'est pas une aide, ça devient un poids !"