2014 : Bruno Cuzzicoli se confiait au Cantal Ink

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Jeudi, 5 Mai 2016

Juillet 2016 ne verra pas la première venue de Bruno Cuzzicoli à Chaudes-Aigues. Le premier tatoueur de France, parrain officiel du prochain Cantal Ink, avait déjà honoré l’édition 2014 de sa présence. L’octogénaire s’était même livré au jeu des confidences à l’occasion d’une conférence au cinéma La Source de Chaudes-Aigues.

La confession d’un monument de l’histoire du tatouage français

C’est au sortir de cette conférence que Monsieur Bruno avait croisé Paul Plagne, acteur engagé de la vie municipale du village. Le Caldaguès, dont les billets d’humeur se découvrent sur Les Bonheurs de Polochon, nous rapporte ce que lui avait confié le tatoueur au débotté, entre deux véhicules d’un autre temps.

Les premiers mots de l’ancien tatoueur de Pigalle vont à l’organisateur du Cantal Ink ; entre les deux, le respect et l’admiration sont palpables. « Ce que je pense d’une manifestation comme ce Festival de Tatouage ? », rappelle Bruno Cuzzicoli. « C’est une pure folie que d’avoir inventé une telle réunion. Il a fallu un grand courage, de l’inconscience et de l’intelligence pour mobiliser ainsi un village, toute une région... L’organisateur, c’est un sacré gars. Il fait un coup magistral. Des petits mecs comme lui, il en faut, pas seulement dans le tatouage pour faire avancer les choses... C’est toujours par pure folie que les choses se font et changent les mentalités... »

Interrogé sur son émoi pendant la conférence, Bruno de Pigalle explique. « Mon émotion pendant la conférence n’était pas due aux 150 participants, mais au fait que l’on m’accorde la paternité du tatouage moderne. Tous ces jeunes, toutes ces vedettes qui vous disent que je les ai inspirés dans leur passion, leur profession, ça vous étreint et vous chialez de respect. C’est pareil pour tout le monde... Ce que j’ai fait, c’est par simple passion avec l’inconscience de la jeunesse. Je n’ai jamais rien revendiqué... »

« Le tatouage moderne, cinquante ans plus tard, a évolué », constate Monsieur Bruno. « Aujourd’hui, pour peu que vous ayez un employeur intelligent face à vous, si vous avez un tatouage, ce ne sera pas une mauvaise raison pour ne pas vous embaucher. Un patron tolère un employé tatoué...  La vie, enfin ma vie, a invariablement tourné autour des trois mêmes points : la recherche d'autre chose, l’insouciance, la curiosité, pour moi ce fut le tatouage... Et ce que j’ai le mieux réussi, ça vous étonnera sans doute, c’est mon mariage, mes épousailles... » Le sondé lance alors un regard complice vers la femme qui partage sa vie depuis des décennies, à quelques mètres de l’échange.

La conversation arrive ensuite sur la Jeep de 1943 toute proche de l’entretien, amenée à Chaudes-Aigues par un passionné à l’occasion du Cantal Ink. Bruno de Pigalle félicitera « le gamin » qui l’a retapée. « Lui aussi est inconscient en réparant cette voiture dont je me suis servi en Algérie. Pour moi, c’est inconduisible [sic] un truc pareil... C’était la guerre ».

L’entretien entre Bruno Cuzzicoli et Paul Plagne s’arrête là. Monsieur Bruno, drôle de bonhomme fort d’une philosophie singulière, retourne vaquer à ses occupations : « l’intermittent de la patate », comme il se plait à se surnommer (le destin l’a amené au tatouage après avoir donné dans la pomme de terre), est demandé ailleurs dans le village.

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